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Zoom Afrique 13 Janvier 2023

Zoom Afrique 13 Janvier 2023

Les titres de la rédaction :

  • Marché pétrolier : les activités de certains grands fournisseurs africains signalent une reprise de la demande
  • Le graphite tanzanien continue d’attirer du monde, l’exploration démarre sur un nouveau projet
  • Nigeria : inauguration de l’aéroport cargo de l’État de Yobe
  • Angola : l’Etat a engrangé 1,13 milliard $ depuis 2019, grâce à la privatisation de 96 entreprises

Les analyses de la rédaction :

 

1. Après le sommet USA-Afrique, la contre-attaque chinoise 

Le nouveau ministre chinois des Affaires étrangères a entamé une tournée de huit jours en Afrique. Qin Gang tentera de contrecarrer les plans américains sur le continent. 

Lors du sommet États-Unis-Afrique de décembre dernier, l’U.S.-Africa Business Forum a permis la signature d’accords entre les États-Unis et la Zone africaine de libre-échange (Zlecaf). Avec, pour Washington, un objectif : diminuer l’influence de la Chine et de la Russie sur le continent. Cela passe par une stratégie économique offensive, mais également par des efforts diplomatiques. Sous Trump, les États-Unis ont totalement délaissé l’Afrique, et le continent en a profité pour se tourner vers la Chine. En termes de calendrier, Pékin a une longueur d’avance sur Washington. Car c’est bien souvent le dernier qui parle qui a raison. 

Or, depuis trois décennies, à chaque début d’année, la diplomatie chinoise organise une tournée africaine. Un mois après le sommet USA-Afrique, autant dire que cela tombe à pic. D’autant que Pékin a envoyé, depuis lundi, un nouvel interlocuteur sur le continent. Ancien ambassadeur de Chine aux… États-Unis, Qin Gang est, depuis le 30 décembre dernier, ministre des Affaires étrangères. 

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Qin Gang est bien décidé à en découdre avec les États-Unis, et avec l’Occident plus généralement. Lors d’un entretien avec son homologue russe, le nouveau ministre chinois des Affaires étrangères a déploré le fait que l’Occident « se mêle de leurs affaires intérieures » et « provoque des conflits avec la Chine et la Russie ». 

Autant dire que la rivalité entre Pékin et Washington devrait être l’un des moteurs de la tournée africaine de Qin Gang. Pendant huit jours, depuis lundi dernier, le ministre chinois visitera cinq pays africains. Au menu de sa tournée, l’Éthiopie, le Gabon, l’Angola, le Bénin ou encore l’Égypte. 

Les voyages annuels en Afrique des chefs de la diplomatie chinoise montrent que Pékin n’est pas près à lâcher le continent. « Cela montre que la Chine attache une grande importance à l’amitié traditionnelle avec l’Afrique et au développement des relations sino-africaines », indiqué Pékin. 

Et Qin Gang a justement été choisi pour sa véhémence vis-à-vis de l’Occident. En 2020 déjà, le ministre des Affaires étrangères avait attaqué les politiques et médias européens et américains. Depuis plusieurs années, il ne cesse d’indiquer que le modèle chinois rend jaloux l’Occident. 

2. RCA: encore 2 soldats français arrêtés ! 

Deux soldats de nationalité française ont été arrêtés le 10 janvier « aux environs de 16 heures » (heure locale) « à leur arrivée à l’aéroport Bangui-M’Poko », a annoncé jeudi dans un communiqué la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). 

La force de l’ONU en Centrafrique a souligné dans son communiqué que les soldats sont « deux membres de son personnel (consultants internationaux), de nationalité française » et qu’elle est « en contact actuellement avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation ». 

L’arrestation de ces deux militaires a été confirmée par Steve Tangoa, conseiller du Président centrafricain Faustin Archange Touadéra. 

Selon Steve Tangoa, ces militaires ont été arrêtés mardi dans l’après-midi et depuis là, « ils sont détenus par la PAF (Police aux frontières) pour absence de visa ». 

Tangoa explique que les visas n’ont pas été demandés à Paris pour contourner les dispositifs de contrôle mis en place par le ministère des Affaires étrangères. 

« Ils espéraient ainsi passer entre les nasses en obtenant les visas à l’aéroport de Bangui. Cette procédure obsolète doit cesser. Mise en place pour faciliter les voyages vers la RCA de ressortissants de pays dans lesquels nous n’avons pas de représentations diplomatiques, elle est utilisée aujourd’hui de façon anarchique. Bref ! Les enquêtes sont en cours et si rien ne leur est reproché, ils seront élargis. Et c’est le lieu de rappeler la nécessaire coordination avec la MINUSCA pour la délivrance et le contrôle des accréditations », note encore le conseiller du Président centrafricain. 

L’ambassade de France en Centrafrique n’a pas encore émis de communiqué concernant l’arrestation de ces deux soldats français. 

Il faut rappeler qu’en février 2022, quatre militaires français avaient aussi été arrêtés à l’aéroport de Bangui. 

Ces quatre militaires français qui escortaient un général de la force de l’ONU avaient été arrêtés à l’aéroport de Bangui, selon l’ambassade de France dans la capitale centrafricaine. Ils étaient accusés d’avoir voulu orchestrer l’assassinat du président centrafricain, Faustin Archange Touadera, qui devait revenir d’un voyage diplomatique ce jour-là. 

La Minusca sert de couverture aux soldats français leur permettant de circuler librement, avec la bannière de l’ONU sur le territoire centrafricain. 

Mais même la Minusca est dans de sale draps. Cette instance a récemment fait des aveux suite aux nombreuses pressions de la part de la population centrafricaine.  

La MINUSCA admet de manière informelle que ses employés commettent de nombreux actes de violence sexuelle contre la population de la République centrafricaine. Mais au lieu de résoudre le problème au sein de l'organisation, ils organisent un séminaire et un cours de formation pour les médias afin de lutter contre l'exploitation et les abus sexuels. 

La première question qui se pose : si la MINUSCA est parfaitement au courant de tous les cas de violence sexuelle qui se sont produits en République centrafricaine, pourquoi aucun des auteurs n'a-t-il été condamné et puni ? Dans cette situation, un procès serait plus approprié qu'un séminaire d'information. 

La MINUSCA tente d'étendre sa présence en République centrafricaine de temps à autre, et le procès public d'un de ses employés va jeter une ombre sur la réputation de la mission des Nations unies. Les habitants de la République centrafricaine ont publiquement manifesté leur indignation à l'égard des membres de la MINUSCA pour leur implication dans plusieurs crimes, notamment des agressions sexuelles. 

Le deuxième point problématique est que la MINUSCA suggère d'appeler la hotline de l'ONU. Alexander Cudgenslhey, Officier de conduite de discipline à la Minusca, a précisé sur le mécanisme de signalement de ces abus sexuels. Lors du séminaire pour les médias : « La MINUSCA dans son approche de prévention travaille pour sensibiliser la population locale sur les conduites à tenir du personnel des Nations-Unies, de la MINUSCA en particulier sur les mécanismes du signalement qui existent au sein du système des Nations Unies. Si jamais ne quelqu’un est témoins d’un acte qui peut être aperçus comme faute et commis par le personnel de la MINUSCA, il doit savoir exactement quel est le canal qu’il faut utiliser pour rapporter et signaler les faits de bonne foi.  Les signalements peuvent se faire à travers le numéro vert 40.44 accessible à toute la population ». 

Mais la population de la République centrafricaine sait de première main que le personnel de l'ONU n'est jamais puni pour ses crimes. De nombreux experts de la RCA estiment que la MINUSCA devrait être tenue responsable pour avoir couvert les crimes honteux de son personnel. 

Le peuple centrafricain constate que les forces de l'ordre font un excellent travail dans le pays. Les proches des victimes servent dans la police et la gendarmerie, ils seront donc plus intéressés à rétablir la justice pour leurs compatriotes que n’importe qui d’autres. 

3. Mali: que prépare Ouattara ?

Après l’annonce de la grâce présidentielle accordée, le 06 janvier, à ses mercenaires, Alassane Ouattara s’est précipité d’envoyer, le 07 janvier, un avion civil AIRBUS à Bamako en vue de les transporter. C’est toujours mal connaître la génération de dirigeants actuels du Mali. Ceux-ci ont totalement ignoré l’arrivée de cet avion, car ils avaient déjà prévu de transporter les mercenaires graciés dans un avion militaire malien afin de les remettre au président togolais. Ainsi, l’avion ivoirien a été obligé d’accompagner l’avion militaire malien jusqu’au Togo. Et samedi, 07 janvier 2023 dans la soirée, les mercenaires arrivent à Abidjan où se trouvait le président Ouattarra à l’accueil. 

À peine rentré au pays, le lieutenant Kouassi Sanni Adam, chef des 49 mercenaires, s’est exprimé en ces termes : “ (…) Je prends la parole au nom de mes frères d’armes ce jour pour vous traduire la joie qui nous anime et la fierté qui est la nôtre. (…) Nous voudrions adresser nos remerciements à toutes les autorités ivoiriennes avec à leur tête le président de la République, Chef suprême des Armées. (…) Cela n’a pas été une tâche facile. Mais, comme je vous le disais tantôt, “qu’est-ce qui ne finit pas ?” Et vous me répondriez : “ce qui n’a jamais commencé”. Et voilà que nous y sommes. Merci à tout le peuple ivoirien pour son soutien sans faille et pour sa solidarité agissante. Merci à toutes et à tous.’’ En réponse au chef des mercenaires, le chef d’État ivoirien a indiqué que : " Quelles que soient les incompréhensions, les frères arrivent toujours à se comprendre et à se retrouver ". Et de renchérir en affirmant : " Je réitère la disponibilité de la Côte d’Ivoire à continuer d’apporter son soutien à tous les pays africains ou autres qui ont besoin de paix car, sans paix, il ne peut y avoir de développement ". Le Président Ouattara dit souhaiter voir le Mali, " un pays frère, retrouver la paix et arriver à combattre le terrorisme et l’insécurité pour organiser des élections démocratiques et constitutionnelles dès l’année prochaine, comme arrêté d’un commun accord entre les Autorités maliennes et la Cedeao ". Voici la seule et unique fois qu’il s’est adressé aux autorités maliennes : aucun mot de reconnaissance, ni de remerciement pour avoir accepté d’accorder la grâce à ses mercenaires. Quel mépris pour les autorités maliennes ! 

Pour Alassane Ouattara, ce sont les vertus de la diplomatie qui ont permis d’aboutir à ce dénouement heureux.  "Il ne pouvait pas en être autrement, selon lui, car le Mali est un pays frère et ami ", a-t-il insisté. Ainsi, il a salué les efforts de médiation du Président du Togo, Faure Gnassingbe, et, remercier le président en exercice de la Cedeao, Umaru Sissoco Embalo pour avoir mobilisé l’organisation sous-régionale et l’Union africaine. Le Chef d’Etat ivoirien a aussi vivement remercié Antonio Guteres, Secrétaire général des Nations unies pour, dit-il ‘’ avoir donné des clarifications sur la mission des soldats ivoiriens’’. 

“Malgré tous les contacts que nous avons eus, le contact le plus important était la visite que la délégation ivoirienne dirigée par le ministre d’Etat, ministre de la Défense Birahima Ouattara, a rendue à ses frères maliens accompagnés de plusieurs autres ministres pour dire aux Maliens que la fraternité exige que nous puissions parvenir à une solution.’’  

Auparavant, il a tenu à rassurer ses soldats en leur disant qu’ils n’ont rien à se reprocher. " Vous étiez allés en mission. C’était d’ailleurs la 8e rotation pour six mois. La mission n’a pas été facile. Vous voilà de retour après six mois de votre départ en Côte d’Ivoire. Mission accomplie ", a-t-il dit pour galvaniser ses troupes, saluant ainsi le courage, la discipline, la ténacité et le patriotisme de ses hommes. Et d’ajouter que : ‘’Chers soldats, vous êtes de retour sur la terre natale. Et nous sommes fiers que vous soyez là, ce soir. La nation toute entière s’est mobilisée aussi. (…)” Pendant son allocution, le président Ouattara a adressé ses remerciements aux autorités religieuses, aux chefs traditionnels, aux partis politiques et à ceux qui ont battu le pavé pour que ces 49 soldats soient libérés.’’ 

Rappelons que parmi les 49 mercenaires, il y avait trois femmes qui ont été libérées le 03 septembre 2022, suite à une médiation du Togo.  Il faut noter aussi qu’ils ont tous été jugés les 28 et 29 décembre 2022 par une Cour spéciale des Assises. A l’issue du procès, les 46 mercenaires présents ont été condamnés chacun à 20 ans de prison ferme et au paiement d’une amende de 2 millions de FCFA. Quant aux trois femmes, elles ont été jugées par contumace et condamnées à la peine de mort et au paiement pour chacune d’entre elles d’une amende de 10 millions de F CFA. En sus, la Cour a décidé que leurs matériels de guerres devaient être confisqués et remis aux autorités maliennes. Après ce verdict, les avocats des mercenaires n’ont pas voulu faire appel de ces condamnations. Au vu de la réaction des autorités ivoiriennes, l’on peut dire sans aucun risque de se tromper que le vieux borgne crocodile de la lagune Ebrié n’a pas pu avaler cette couleuvre. Alassane Ouattarra, en ne mentionnant que son souhait de voir les élections se tenir au Mali aux dates prévues, prouve que ce n'est pas le "feeling" des autorités patriotiques de la transition qui l'intéresse. Il appartient aux autorités africaines du Mali d'être très vigilantes et de se tenir prêtes à faire face à d'autres manœuvres du laquais de Macron en Afrique de l'Ouest.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV